JULIE MEYER

 

Lisières, vidéo HD, tirages lambdas, 40 x40 cm, 2014.

Contourner une ville, l'apercevoir sans pouvoir la saisir, la voir s'échapper. La rocade est un espace de distribution permettant de mettre les quartiers en relation. Mais plus qu'un objet de communication, le périphérique donne à voir un paysage dans sa dimension scénique. En marge de cette boucle traversée à 90 km/h, apparaissent des géographies singuliàres. L'enjeu du film documentaire est de montrer le hors champs de Toulouse et les richesses de son paysage. Rives de l'Hers, zones commerciales, parcours de santé, jardins familiaux et habitations sont autant de mondes bordant l'infrastructure. Au travers d'un itinèraire parcouru en voiture, en mètro, puis à pieds, je tente de dépeindre une ville par ses frontières.

Lisières suit la rocade qui contourne Toulouse et documente cette zone tampon séparant le centre de la périphérie. Dans ce territoire vague, mais néanmoins délimité géographiquement, d'autres formes d'occupation de l'espace apparaissent. Elles se manifèstent de différentes manières : objets abandonnés, cabanes construites par des enfants, algéco oû vivent des sans-abris, potagers improvisés, terrains de paint ball... Toutes ces appropriations de l'espace, souvent illégales, constituent une autre manière de vivre la ville. Elles réhabilitent le vide oublié des interstices des réseaux urbains. Le blanc des cartes sont devenus d'amples territoires à réinvestir.